La situation de l'emploi des cadres dans le secteur du BTP (Bâtiment et Travaux Publics) en France en 2025 est caractérisée par un net ralentissement des embauches, une conjoncture tendue mais aussi des dynamiques internes nuancées selon les métiers et les régions.

Tendances générales en 2025

Après plusieurs années de croissance, le marché de l’emploi cadre connaît un retournement de tendance initié dès 2024. En 2025, une nouvelle baisse des embauches de cadres de l’ordre de 16 % est attendue, ce qui ramène les recrutements à leur niveau d’avant la pandémie de Covid-19. Les prévisions tablent sur environ 292 600 recrutements de cadres tous secteurs confondus, dont une part notable, mais minoritaire, dans le BTP.

Causes du ralentissement

• Le secteur subit de plein fouet un climat économique peu favorable : ralentissement général de l’économie (+0,7 % de croissance du PIB prévu), hausse des prix des matériaux, difficultés d’accès au crédit et raréfaction du foncier.
• Les entreprises du BTP, déjà impactées par la crise de la construction neuve, sont plus prudentes dans leurs investissements et réduisent les embauches de cadres, qui représentent un coût élevé pour l’organisation.

Portrait des cadres du BTP

• Les cadres du secteur représentent environ 20 % de l’ensemble des salariés du BTP (fonction publique et privée confondues).
• La majorité des cadres recrutés dans le BTP sont diplômés du supérieur, avec une surreprésentation de jeunes actifs, souvent embauchés pour des fonctions de management d’équipe ou de pilotage de projet.
• Les cadres sont particulièrement présents dans les entreprises de taille intermédiaire et grande entreprise, mais la part de cadres progresse également dans les petites structures (moins de 10 salariés).

Caractéristiques de l’emploi et des recrutements

Entre 2018 et 2022, la part des cadres dans l’emploi salarié du BTP a sensiblement augmenté, notamment via la promotion interne, malgré la baisse du nombre total d’embauches.

• Les recrutements de cadres jeunes diplômés diminuent plus vite que l’ensemble, illustrant la frilosité des employeurs à embaucher des profils débutants en contexte d’incertitude.
• Le recours aux contrats à durée déterminée diminue, ce qui traduit une volonté de stabiliser les effectifs, mais aussi une prudence sur les créations de poste.

Répartition régionale et sectorielle

• Toutes les régions et tous les segments du secteur du BTP sont touchés par le ralentissement, même si certaines régions (comme l’Occitanie ou la Nouvelle-Aquitaine) montrent des signes de stabilisation.
• Les fonctions les plus touchées sont celles directement liées à la construction neuve, alors que l’encadrement des chantiers de rénovation, de transition énergétique et d’infrastructures publiques semblent mieux résister.

Évolution des métiers cadres et perspectives

• Les postes cadres qui restent porteurs sont surtout ceux liés à la gestion de chantier, la maîtrise d’ouvrage, les études techniques et la conduite de travaux, ainsi que les métiers en lien avec la digitalisation et la transition écologique.
• Malgré la conjoncture, la demande structurelle en compétences cadres dans le BTP demeure : pilotage de projet, management d’équipe, expertise technique de haut niveau et innovation (bim, construction durable, etc.).
   

En conclusion, le secteur du BTP en France offre toujours des débouchés aux cadres, mais dans un contexte de tension, de sélection renforcée des profils, et avec une polarisation autour de certains métiers stratégiques : gestion de chantier, ingénierie, expertise technique et innovation.